La santé mentale: en parler… et agir!

Christiane Bergeron-Leclerc, professeure de travail social au Département des sciences humaines et sociales

Ma passion pour la santé mentale ne date pas d’hier. Ayant grandi non loin d’un hôpital psychiatrique, j’ai toujours été fascinée, en étant parfois attirée et parfois effrayée, par cet univers. D’ailleurs, lorsque j’ai complété ma formation en travail social, je n’ai acheminé qu’un seul curriculum vitae : à l’hôpital psychiatrique du coin ! J’y ai rencontré des personnes formidables et 20 ans plus tard, cette fascination me guide toujours. En tant que professeure universitaire, contribuer à la santé mentale des populations, par nos études et nos actions, me motive au plus haut point. La pandémie a donné encore plus de sens à cette mission.

Nous avons démontré au cours des deux dernières années que l’état de santé mentale des étudiant.es et des employé.es universitaires avait été fragilisé par la pandémie. Certains signaux observables permettent de déceler que la santé mentale d’une personne que l’on côtoie est potentiellement fragilisée : a) physiques (ex. changement dans l’apparence/l’hygiène, modification des habitudes de vie, fatigue, plaintes somatiques), b) psychologiques (ex. humeur changeante, tristesse/colère, perte de plaisir, démotivation) et c) sociaux (ex. évitement des liens sociaux, cynisme, irritabilité). Face à ces signaux ou à de la détresse perçue ou exprimée, l’on peut aisément se sentir démunis.

Un living lab sur la santé mentale dans les universités

Dans le cadre de notre projet de Laboratoire-Vivant sur la santé mentale en milieu universitaire, nous avons recensé, au cours de la dernière année, des services/mesures qui sont disponibles en soutien à la santé mentale des étudiant.es et des employé.es universitaires. Ce projet a donné lieu à la parution d’une cartographie dynamique qui se veut un outil pratique pour quiconque veut s’informer des ressources disponibles et s’il y a lieu, d’y référer les personnes. Nous y avons découvert que l’UQAC regorge d’options pour prendre soin de soi et qui gagnent à être connues !

Cartographie interactive des services et ressources en santé mentale à l’UQAC

Parmi mes préférées du moment : je tiens à souligner l’accès gratuit à certaines activités du pavillon sportif et aussi la qualité des repas qu’on y retrouve au comptoir santé. Mais il y a tellement plus dans la cartographie! Notamment des options pour les personnes qui vivent de la détresse et qui ont des besoins plus importants.

Rappelons d’abord que les employé.es ont accès gratuitement au programme d’aide aux employé.es. Peu de personnes le savent, mais les services du PAE peuvent également être offerts à la famille immédiate de l’employé.e. Pour les situations moins urgentes, mais néanmoins préoccupantes, il est également possible de faire appel aux Sentinelles. Ces collègues, qui ont reçu une formation, peuvent notamment accueillir les personnes qui ont besoin de se confier et aider à identifier les ressources d’aide les plus appropriées. Pour les personnes qui seraient septiques à propos des Sentinelles, sachez que la paire-aidance est de plus en plus valorisée comme bonne pratique dans le champ de la santé mentale. On se sent parfois moins intimidée de demander de l’aide à un.e pair.e qu’à un.e intervenant.e professionnel.le.

Les sentinelles de l’UQAC: pour les employé.es et les étudiant.es!

Du côté des étudiants, les services formels sont nombreux et diversifiés. Rappelons que les étudiant.es peuvent effectuer en ligne, leur demande d’aide, ce qui peut être facilitant.

Les étudiant.es peuvent avoir accès à de nombreux services: les connaissent-ils?

Avant de conclure, il importe de se rappeler que la majorité des personnes ayant des besoins liés à leur santé mentale ne trouvent pas entièrement satisfaction à leurs besoins. La stigmatisation constitue encore, de nos jours, un important frein à la demande d’aide.

Prendre conscience de sa vulnérabilité, pour ensuite faire le premier pas pour aller chercher de l’aide, demande courage, énergie et humilité. Pas besoin d’être intervenant.e pour aider les étudiant.es ou encore vos collègues à faire ce premier pas : il ne suffit que d’une paire de chaussure ! Parce que l’une des principales barrières d’accès aux services est de ne pas savoir où aller… ou ne pas avoir le courage d’y aller seul.e. Ainsi, accompagner la personne dans les lieux de dispensation des services augmente la probabilité d’accès et de réponse aux besoins.

Au cours des prochaines semaines, notre équipe continuera de mettre en place des actions de promotion de la santé mentale à l’UQAC. Si vous avez des idées d’actions ou encore que vous souhaitez vous impliquer dans leurs mises en place, n’hésitez pas à nous contacter: labvivant@uqac.ca

La Correspondance

Revenir en haut de page