L’Université face à l’effondrement

| Julien Walter, professeur en sciences de la Terre au Département des Sciences appliquées

La théorie de l’effondrement, également appelée « collapsologie », est une notion apparue au début des années 2000. Elle envisage la fin progressive de notre civilisation industrielle, voire, dans ses scénarios les plus pessimistes, l’extinction de l’humanité. Cette perspective repose principalement sur notre forte dépendance aux énergies fossiles, pour lesquelles aucune alternative viable n’existe à ce jour, et dont l’épuisement semble inévitable si leur exploitation se poursuit au rythme actuel. Transposée au contexte universitaire, cette approche systémique et heuristique, combinée à une logique d’économie énergétique sobre, révèle l’inadéquation des solutions économiques traditionnellement envisagées : l’immigration n’est plus possible au même rythme, l’accès physique et numérique à l’Université est compromis, l’expansion des infrastructures limitées, les augmentations de salaires et de bourses incertaines, les avantages sociaux réduits…

Cela dit, il me semble important de mettre les choses dans une autre perspective. Tant que le soleil ne s’éteindra pas dans une explosion finale, un événement prévu dans environ 4 milliards d’années, notre planète continuera d’exister, et avec elle, la vie sous une forme ou une autre (rappelons que la Terre a déjà connu 5 extinctions majeures). Le monde ne s’effondre pas réellement, il évolue, il se transforme. En tant qu’espèce, nous ne sommes qu’un maillon dans cette vaste chaîne du vivant, et notre force réside dans notre capacité à nous adapter. C’est précisément cette faculté d’adaptation qui nous a permis de traverser les derniers 3 millions d’années (date de naissance du genre Homo) et de bâtir les sociétés que nous connaissons aujourd’hui. L’effondrement n’est donc pas une fatalité, mais un risque que l’on peut contourner par le changement, l’adaptation. Ceux qui ne sauront ou ne voudront pas s’adapter finiront par disparaître. Il en va de même pour nos institutions, y compris l’Université, qui existe depuis aussi loin que la période médiévale et qui, elle aussi, doit évoluer pour continuer à jouer son rôle dans un monde en mutation.

La réflexion suscitée par cet appel à contribution m’a donc amené à interroger l’évolution de l’Université, soit son adaptation aux réalités contemporaines. Aujourd’hui, nous devons nous demander si l’Université remplit encore ses fonctions premières ou si, à l’image de nombreux autres piliers de nos sociétés contemporaines, ces fonctions se sont érodées sous l’effet des transformations économiques, environnementales, sociales et technologiques. Et si les fonctions de l’Université d’antan s’effritent, quelles nouvelles fonctions leurs succèdent? C’est à travers cette analyse que nous pourrons peut-être imaginer collectivement ce qui fait d’elle une institution pérenne.

L’Université temple du savoir à l’épreuve de la dématérialisation du savoir

Autrefois, l’Université jouait le rôle de temple du savoir, de sanctuaire de la pensée critique et possédait le monopole de la transmission des connaissances. Parmi les premières bibliothèques, seules sources de connaissances de l’époque, certaines sont nées dans les universités, et seuls les professeurs y avaient accès et pouvaient en transmettre la connaissance. Autrefois lieu privilégié du savoir, l’Université se retrouve aujourd’hui en compétition avec de nouveaux acteurs : Google, YouTube, les bibliothèques numériques, et plus récemment, les intelligences artificielles conversationnelles. L’information est désormais accessible partout, dématérialisée, transportable à travers les continents en un instant. Face à cette crise potentielle, comment l’Université peut-elle réaffirmer sa pertinence et son rôle dans la construction du savoir? Assistons-nous à un effondrement de sens de l’institution universitaire? Pour éviter une telle crise potentielle, la posture même de l’Université vis-à-vis de la connaissance doit évoluer, ce qui implique une réaffirmation du rôle du professeur, ce dernier n’étant plus le seul détenteur du savoir.

Prof face la dématérialisation des savoirs. @Pexels

Professeur-chercheur : défendre un espace mental pour penser le monde

Par le temps qu’il a passé à former son esprit à la connaissance, le professeur a la capacité, et la responsabilité de plus en plus grande aujourd’hui, de former les esprits pour les aider à distinguer le vrai du faux au sein de toutes les vraies et les fausses connaissances accessibles à outrance et en abondance dans une ère numérique débridée. De plus, comme il ne suffit pas de lire pour connaitre et comprendre, le professeur est pour moi le seul à pouvoir rendre le savoir vivant, le faire vivre à d’autres, le mettre « dans l’autre ». L’émotion que suscite l’apprentissage a sa part de magie, et le professeur est de ce point de vue un peu magicien.

Le professeur-chercheur, à la différence d’un enseignant du primaire ou du secondaire, ou même d’un chargé de cours, ne se limite pas à transmettre un savoir déjà constitué. Il produit du savoir. Il interroge le monde. Il transmet une posture intellectuelle : celle du doute, de la critique, de la quête constante de sens. Il enseigne moins des réponses que des façons de poser les bonnes questions. Ce rôle repose sur une condition essentielle : la liberté académique. Ce droit fondamental permet aux professeurs d’enseigner, de publier, de s’exprimer sans crainte de censure, d’ingérence politique ou de pression économique. Il garantit la possibilité de traiter des sujets controversés, de remettre en question les dogmes, de sortir des cadres dominants. Autrement dit, de penser librement dans un monde où cette liberté devient de plus en plus rare. C’est d’ailleurs cette liberté qui distingue fondamentalement l’Université des autres lieux d’enseignement : elle en fait un espace mental autant qu’institutionnel. Le rôle du professeur ne se limite ainsi plus à la transmission du savoir, mais il doit également réaffirmer son engagement envers la pensée critique, l’expérimentation et la réflexion profonde. Il doit combattre les opinions, de plus en plus férocement véhiculées par les temps qui courent.

Mais aujourd’hui, cette mission est fragilisée. La surcharge bureaucratique croissante (tâches administratives, comités, formulaires, obligations de gestion) mobilise une grande partie du temps et de l’attention. Une seule semaine sans consulter sa boîte courriel suffit à accumuler 700 messages non lus! Quel espace reste-t-il pour lire, réfléchir, écrire, penser? La liberté académique, bien que toujours inscrite dans les textes, est grignotée par l’autocensure, les pressions des bailleurs de fonds, les ingérences idéologiques ou politiques. Les thèmes de recherche “vendeurs” prennent le dessus sur ceux qui dérangent, voire ceux qui se limitent à observer et comprendre la nature sans aucune finalité autre que de la comprendre et de l’expliquer. Les résultats attendus remplacent les découvertes inattendues. Et pourtant, plus que jamais, nous avons besoin d’un espace où il est possible de penser le monde sans œillères, d’interroger nos certitudes collectives, de produire une pensée lente, profonde, critique et féconde.

L’Université tend aujourd’hui de plus en plus à se transformer en simple prestataire de services, une vitrine de compétences à monnayer au gré du marché, alors qu’elle a toujours été, fondamentalement, un espace de réflexion, de création collective et de mise en forme de l’imaginaire. En tant que professeur-chercheur, nous devons plus que jamais revendiquer notre posture intellectuelle, celle du philosophe, du penseur, de l’artisan du savoir. Et c’est cela, précisément, qui distingue notre métier de tous les autres, et qui distingue donc l’Université des autres institutions de transfert de connaissances. Mais la pression est forte, et les menaces d’effondrement ubiquistes.

Une semaine d’absence et notre boîte courriel déborde. @brianjtromp

Entre passion et réalité matérielle : l’ambivalence du métier de professeur d’Université

Nombreux sont les enseignants-chercheurs qui exercent leur métier avec passion, mus par un désir sincère de transmission et de découverte. Mais au-delà de la passion qui anime les enseignants-chercheurs, leur engagement s’inscrit dans une réalité concrète. Il s’agit d’un métier à part entière, garantissant un revenu et permettant d’assurer une qualité de vie en dehors du monde académique. Ainsi, la quête de sens coexiste aujourd’hui avec des aspirations plus pragmatiques : disposer d’un logement stable, voyager, profiter de loisirs et partager du temps avec ses proches. Cette tension entre vocation intellectuelle et impératif économique s’accentue dans le contexte socio-économique actuel où l’érosion du pouvoir d’achat fragilise l’ensemble des classes sociales, les hausses de prix dépassant souvent la croissance des salaires. Dès lors, le travail devient un moyen de subsistance, reléguant parfois au second plan la mission première du professeur et de l’Université. Pour préserver les fondements de la pensée libre, le professeur-chercheur doit cultiver et s’engager dans une vision philosophique de sa mission, sans laquelle la diffusion de la pensée critique au sein des étudiants devient compromise, compromettant du même coup l’Université. L’Université doit incarner la connaissance vraie. Le professeur affirme-t-il encore son engagement envers la pensée critique au sein de l’Université contemporaine?

Le rôle de nos dirigeants universitaires est tout à fait crucial. Rappelons que ces officiers sont des professeurs-chercheurs, les universités étant administrées sur le principe de la collégialité. La vision de la mission de l’Université de ces professeurs qui dédient leur savoir et leur compétence à l’administration de l’institution, est donc déterminante dans l’orientation, l’engagement et la préservation des valeurs philosophiques universitaires. Mais malgré leurs bonnes intentions et la liberté dont ils disposent, nos dirigeants ne sont pas épargnés par les turbulences du moment.

L’Université est un espace mental bien plus qu’un lieu de services. @gettyimages

Une institution soumise aux logiques de marché

Le libéralisme et l’entreprise privée ont infiltré l’espace universitaire, imposant leurs règles et transformant l’éducation en marchandise. Les universités, soumises à des contraintes budgétaires, doivent dorénavant s’aligner sur des logiques de rentabilité, évitant tout déficit financier. Une contradiction émerge alors. Il faut répondre d’impératifs de gestion inspirés des marchés (par exemple : croissance du nombre d’étudiants = hausse de revenus) et vocation critique et dissidente, qui n’intéresse qu’une minorité. Peut-on (ou doit-on?) envisager un recrutement « de masse » à l’Université ? En tant qu’enseignant-chercheur, je partage, comme beaucoup de collègues, la conviction que la formation universitaire, et plus encore la culture qui l’accompagne, devraient être accessibles au plus grand nombre. Mais n’y a-t-il pas un danger à vouloir en faire la promotion sous une forme qui trahit sa raison d’être? À la rendre séduisante à tout prix, ne risque-t-on pas de la vider de son essence? Car à force de vouloir la rendre « compatible » avec des attentes extérieures, on pourrait bien porter atteinte à ce qui fait justement sa singularité, et à terme, la mener à sa disparition, son effondrement.

Ce questionnement m’habite depuis un certain temps, mais s’est enraciné dans ma pensée lorsque notre recteur nous a présenté la situation économique « catastrophique » à laquelle faisait face notre université (avril 2025). En effet, l’UQAC affiche le plus haut déficit structurel du réseau des universités du Québec, voir de toutes les universités au Québec. Des mesures drastiques sont envisagées pour rétablir l’équilibre budgétaire : gel des embauches, compression de 10% de tous les budgets, hausse des coûts de stationnement, nécessité d’augmenter le nombre d’étudiants… bref, des comptes en T en bonne et due forme. Une seule question me taraudait l’esprit lors de l’allocution, je n’ai pas osé la poser la trouvant trop provocatrice dans les circonstances: Quelle place pour la mission de l’Université? Et à quel prix?

Cela revient à se demander si les règles de l’économie telle que nous l’avons définie dans nos sociétés libérales s’appliquent à la connaissance et au savoir? N’est-ce pas annonciateur d’une mort certaine de la mission initiale de l’Université que de vouloir jouer avec les mêmes règles que celles de l’économie alors qu’une guerre tarifaire mondiale expose en plein jour les limites de notre modèle capitaliste? La question de la finalité de la connaissance devient alors centrale. Doit-elle être utilitaire? Son but est-il de répondre aux besoins d’un marché aux limites incertaines? Ou doit-elle demeurer autonome, avec une visée purement intellectuelle et existentielle?

La connaissance enseignée à l’Université doit-elle être utilitaire? @santesson89

La financiarisation de l’enseignement et de la recherche : menaces de la pensée libre

Si l’enseignement au 1er cycle repose déjà clairement sur des règles comptables, la recherche se trouve elle aussi subtilement gangrénée par les mêmes maux. À mesure que les financements publics diminuent, les universités deviennent de plus en plus dépendantes de sources privées. Les logiques de rentabilité s’installent. On exige des résultats quantifiables, des publications stratégiques, des projets “valorisables”. Le savoir devient produit. Le chercheur devient prestataire. Le temps long de la pensée est sacrifié sur l’autel de la performance. Peut-on encore parler de liberté académique quand les priorités scientifiques sont dictées par des appels à projets alignés sur les intérêts économiques ? Et jusqu’où aujourd’hui les impératifs marchands façonnent-ils les objets de recherche, les discours produits, les formes mêmes de l’enseignement ? On rationalise les cursus, on multiplie les stages en entreprise, on valorise l’“employabilité” des diplômés plus que leur capacité à penser. L’enseignement universitaire se rapproche ainsi toujours plus de l’enseignement professionnel. Mais à quel prix ? 

Les universités nord-américaines sont soumises à des impératifs de performance et de productivité qui entrent en tension directe avec les exigences de la méthode scientifique. Or les universités sont seules à pouvoir décerner des diplômes de maîtrise et de doctorat. Ces diplômes constituent les symboles ancestraux des plus hauts niveaux de connaissance de la méthode scientifique, entendue dans le sens d’un outil critique au service de la Vérité, ancré dans l’histoire de l’épistémologie. L’objectif de cette méthode scientifique est de nous permettre de distinguer les opinions des connaissances, les croyances des faits, les dogmes des hypothèses réfutables. Dans un monde saturé de fausses nouvelles, d’idéologies virales et de désinformation algorithmique, nous avons pourtant plus que jamais besoin de la rigueur scientifique pour combattre l’illusion, le complotisme, et les « fake news ». Mais, il devient parfois difficile de répondre aux impératifs de certains types de recherche pratiqués dans les universités en suivant à la lettre les prescriptions de Karl Popper et ses pairs du cercle de Vienne (penseurs et fondateurs de La méthode scientifique occidentale). La réaffirmation du caractère purement et épistémologiquement scientifique de la recherche m’apparaît pourtant une nécessité urgente, ou, dans le cas contraire, une voie d’effondrement de sens.

Dans un monde saturé de fausses nouvelles, d’idéologies virales et de désinformation algorithmique, nous avons pourtant plus que jamais besoin de la rigueur scientifique pour combattre l’illusion, le complotisme, et les « fake news ». @zonalsublime

L’Université comme espace de liberté intellectuelle : renouer avec l’otium et la poétique

Historiquement, l’Université a été conçue comme un lieu protégé, où l’on pense pour penser, où l’on apprend pour comprendre. Un espace où l’on explore, où l’on doute, où l’on débat, hors des contraintes de l’utilité immédiate. L’Université, c’est l’otium institutionnalisé. L’otium, dans la tradition gréco-romaine, désigne un temps de loisir, non pas au sens passif du divertissement. C’est un temps actif, fécond : celui de la pensée libre, de la curiosité sans finalité immédiate, de la contemplation et de la créativité. Un temps soustrait aux obligations productives, libéré des injonctions d’efficacité. Par opposition, le neg-otium a donné naissance à notre mot “négoce” et renvoie au monde des affaires, du commerce, à tout ce qui relève du calcul, du rendement, du marché. Autrement dit, dès son origine, la logique marchande s’est construite en s’opposant à ce temps de liberté intérieure qu’est l’otium. Face à l’emprise croissante du néolibéralisme, nombreux sont les philosophes contemporains (Martha Nussbaum, Hannah Arendt, Barbara Stiegler, Ivan Illich, entre autres) qui appellent à déconstruire ce modèle pour réhabiliter la lenteur, le sens et la pensée critique. À leurs yeux, ces dimensions sont même essentielles à la vitalité d’une véritable démocratie. Ces auteurs contribuent ainsi à redonner une posture fondamentalement poétique à l’Université. Par poétique, je n’entends pas ici la forme que peut prendre un texte, mais un rapport au monde, au savoir, au temps. Il s’agit d’une manière d’être, de regarder, de penser. Une attitude qui refuse la fermeture d’esprit, l’utilité immédiate, la performance quantifiée. C’est au fond, refuser que l’Université devienne uniquement un lieu de production de savoirs pour le marché, et l’affirmation qu’elle est, d’abord et avant tout, un lieu de présence, de rencontre, un lieu où le savoir n’est pas un outil, mais une manière de voir et comprendre le monde, de l’habiter.

Ce lien fondamental entre otium et Université est à mon sens aujourd’hui menacé, car en partie déjà effacé par les impératifs économiques et utilitaristes de certaines formations universitaires. Il me semble que la connaissance n’a pas à se justifier par sa rentabilité. Refuser la logique des marchés, c’est revendiquer le droit de chercher librement, de douter, de formuler des hypothèses risquées, inutiles, dérangeantes. En bref, c’est de faire ce que l’Université est fondamentalement seule à pouvoir faire. Mais cela exige du courage, et une certaine forme de résistance. Si l’Université n’incarne pas un espace de pensée libre, qui le fera à sa place ?

L’Université est un lieu de créativité, un lieu de présence, de rencontre, un lieu où le savoir n’est pas un outil, mais une manière de voir et comprendre le monde, de l’habiter. @baim

En conclusion : l’Université, rempart fragile mais essentiel face à l’effondrement

L’Université, institution millénaire dédiée à la pensée critique et à la production du savoir, traverse aujourd’hui une crise existentielle profonde. Confrontée à la dématérialisation du savoir, à la marchandisation de l’enseignement, à la pression de la performance et à la perte apparente sous contraintes de sa mission philosophique, elle semble vaciller sous les logiques de marché. Le rôle du professeur-chercheur, garant de la liberté académique, est lui aussi fragilisé par la surcharge administrative, les nécessités économiques et la dérive utilitariste des cursus. Dans ce contexte, l’Université risque de perdre sa spécificité. Celle d’être un espace de pensée libre, un lieu d’otium en opposition à l’efficience comptable. Plus que jamais, il m’apparaît primordial de défendre la méthode scientifique comme outil critique, et de préserver l’autonomie intellectuelle de l’Université face aux injonctions de l’univers numérique et technologique. Pour moi, l’Université ne doit pas devenir un simple rouage du système économique, mais rester un lieu d’émancipation, de recherche désintéressée et de liberté. Dans un monde saturé d’informations, en proie aux crises globales, à la pensée simplificatrice et dominé par des discours réducteurs, l’Université incarne l’un des derniers refuges pour penser le monde autrement. Défendre l’Université, c’est défendre un art de vivre intellectuel, un rapport à la réalité à la fois critique, sensible et poétique. Mais cette défense ne peut être l’affaire de quelques-uns. Elle exige une conscience collective, un effort partagé pour préserver ce lieu où se cultivent l’esprit critique et la liberté de penser. C’est, me semble-t-il, cette singularité propre à l’Université qui garantira sa résistance face à l’effondrement.

La Correspondance

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