Partage d’une expérience au département des sciences de l’éducation

Élisabeth Boily, professeure au Département des sciences de l’éducation

L’accueil et l’intégration des nouvelles personnes professeures constitue un élément déterminant pour faciliter le processus d’insertion professionnelle. L’entrée dans cette profession est parsemée de multiples défis et de nouvelles tâches à accomplir. Le risque de s’épuiser et de s’éparpiller est réel, puisque cet emploi vient avec plusieurs responsabilités, mais aussi avec une grande latitude. Pour ces raisons, un accompagnement est nécessaire. Cet accompagnement peut prendre différentes formes, comme vous pourrez le constater à travers mon expérience qui sera détaillée selon les trois volets de la tâche de professeur.

L’enseignement

L’enseignement représente un volet de la tâche pour lequel j’ai attribué une grande proportion de mon temps au cours de mes trois premières années à l’UQAC. L’élaboration de mes plans de cours, la conception de mes tâches évaluatives et de mes activités d’apprentissage ont été réfléchies avec soin. Pour ce faire, j’ai pu profiter de l’accompagnement du Carrefour de l’enseignement et de l’apprentissage de l’UQAC. J’ai participé à des formations destinées aux nouvelles personnes professeures et celles-ci m’ont permis de mettre à jour mes connaissances sur la pédagogie universitaire. J’ai pu découvrir des approches, des outils et des ressources incontournables dans un format convivial. Ces formations m’ont aussi permis de rencontrer des collègues avec qui je collabore encore aujourd’hui.  En parallèle, j’ai également pu bénéficier d’un accompagnement personnalisé sur le plan pédagogique offert par les conseillères pédagogiques du Carrefour de l’enseignement et de l’apprentissage. Elles ont commenté mes plans de cours et m’ont accompagné dans l’élaboration de mes grilles d’évaluation critériées. Elles m’ont également accompagné dans l’idéation de mes activités d’apprentissage. Dans le même ordre d’idées, j’ai également participé à la communauté d’apprentissage «Enseigner à l’université» organisé par le Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP) du réseau de l’Université du Québec. La participation à cette communauté d’apprentissage m’a permis d’en apprendre davantage sur différents thèmes en lien avec la pédagogie universitaire, comme l’encadrement des personnes étudiantes, la scénarisation pédagogique, l’éducation inclusive, etc.

Je dois également souligner que je me suis appuyée sur le soutien de mes collègues, notamment celles de l’Unité d’enseignement en adaptation scolaire et sociale. Mes collègues m’ont accueilli à bras ouvert et elles m’ont partagé avec ouverture des conseils et des ressources pour m’aider à la préparation de mes différents cours. J’ai senti que cet appui était favorable à l’instauration d’une réelle collaboration et celle-ci est plus que nécessaire pour assurer une cohérence au sein du programme. Je tiens également à souligner la grande ouverture de ma direction de programme, Carole Côté, qui a accueilli mes idées d’expérimentation pédagogique avec enthousiasme. Pour moi, cette ouverture représentait une marque de confiance nécessaire au plein épanouissement de mes compétences en pédagogie universitaire. Je dois également souligner le soutien offert par la directrice de la Clinique universitaire d’orthopédagogie (CUO), Marie-Pierre Baron. J’ai la chance de coenseigner les cours de clinique avec elle depuis trois années et je dois dire que cette collaboration étroite m’apporte énormément dans mon intégration à l’UQAC. J’en apprends davantage sur l’historique du programme, le contenu à enseigner, le cheminement des personnes étudiantes, le fonctionnement de la CUO, etc. Je participe désormais activement à l’amélioration continue de ces cours importants dans le parcours des personnes étudiantes en enseignement en adaptation scolaire et sociale.

La recherche

Formation en lien avec la recherche sur l’orthopédagogie en contexte extérieur

Bien qu’une grande proportion de mon temps ait été accordée à l’enseignement, la recherche prend une place grandissante dans mon horaire depuis les trois dernières années. Pour me préparer un peu plus à ce volet de la tâche, j’ai pu participer aux rencontres destinées aux nouvelles personnes professeures organisées par le Décanat de la recherche et de la création. J’ai également effectué quelques rencontres avec l’agente de recherche associée à mon département pour mieux cerner les opportunités de financement. Comme j’ai occupé un poste de professeure invitée au cours de mes deux premières années à l’UQAC, je n’avais pas accès à toutes les opportunités de financement. Je me suis donc jointe à des projets de recherche en tant que co-chercheuse avec des collègues de l’UQAC, ainsi qu’avec des collègues d’autres universités. De plus, j’ai obtenu l’appui du Consortium régional de recherche en éducation pour trois projets de recherche de nature collaborative en partenariat avec le Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay. L’un de ces projets, qui porte sur l’orthopédagogie en contexte extérieur, a d’ailleurs fait l’objet d’un article dans la revue Québec sciences. J’obtiens également le soutien de mes collègues pour la révision de mes premières demandes de subvention. Enfin, j’ai aussi obtenu du soutien du service de la bibliothèque pour démarrer mon portfolio.

Les services à la collectivité

Au cours de ces premières années d’intégration qui sont souvent très exigeantes, mes collègues du département des sciences de l’éducation m’ont orienté vers le comité social pour me permettre de m’impliquer sans être trop surchargée. Le comité social constitue d’ailleurs un très bon contexte pour apprendre à connaitre ses collègues dans un contexte moins formel. Au cours de ma deuxième année, j’ai joint le comité de coordination du Carrefour de l’enseignement et de l’apprentissage et j’ai pris le rôle de représentante de l’assemblée des chercheurs pour le Consortium de recherche régional de l’éducation. Ces implications me permettent d’en apprendre davantage sur le fonctionnement de l’université, tout en me permettant de réseauter et de développer de nouveaux projets. D’ailleurs, j’ai participé avec des collègues au lancement du tout nouveau Fonds de développement de la pédagogie universitaire de l’UQAC .

À la lumière de ce partage d’expérience, je suis en mesure de faire deux constats. D’une part, je réalise toute l’importance de soutien et de l’accompagnement offerts par mes collègues et par les services de l’UQAC. Dès mon entrée en poste, je me suis sentie accueillie par mes collègues et j’ai également pris conscience de tous les services dont nous pouvons bénéficier pour innover et mener des projets, et ce, dans tous les volets de la tâche.  D’autre part, je réalise qu’il est aussi de notre responsabilité, en tant que nouvelle personne professeure, d’aller chercher les ressources nécessaires pour assurer notre propre développement professionnel. Au cours de ces trois années, je sens que des opportunités de formation et de développement professionnels m’ont été proposées, mais j’ai aussi dû faire des démarches de mon côté pour obtenir les services dont j’avais besoin. À mon avis, cet effort mutuel est nécessaire pour assurer une intégration réussie des nouvelles personnes professeures.

La Correspondance

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