Christiane Bergeron-Leclerc, professeure de travail social et Martin Lavallière, professeur de kinésiologie
Vous avez l’impression de devenir, année après année, des experts en « hibernation involontaire » ? Vous avez l’impression, que votre humeur décide annuellement de prendre des vacances prolongées pendant l’hiver, laissant votre esprit en mode « pause » jusqu’à l’arrivée des premiers rayons de soleil ?
Vous n’êtes pas seul·es ! D’ailleurs, la personne à qui on doit la première étude sur la question, Normal E.Rosenthal, a commencé à s’intéresser au phénomène parce qu’il se sentait plus déprimé en hiver. Il avait, comme de nombreux étudiant·es et employé·es internationaux qui ont choisi l’UQAC, quitté une région très ensoleillée pour s’établir en contexte nord-américain. Il ne faudrait toutefois pas conclure de cette anecdote que seules les personnes de provenance internationale peuvent subir les effets de la transition saisonnière.
Au sein des populations nordiques, une personne sur cinq réagit au manque de luminosité hivernale. L’arrivée graduelle de l’hiver, en passant par l’automne, rime parfois avec « fatigue », « somnolence », « diminution des activités physiques » et « envie d’aliments riches en sucre ou féculent ». Pour la majorité des personnes toutefois, ces réactions seront passagères et correspondront à ce que certains appellent « le blues de l’hiver ». Lorsque ces manifestations prennent de l’ampleur et affectent la vie quotidienne et sociale des personnes, on pourra parler de « trouble affectif saisonnier » mieux connu dans le langage courant en termes de « dépression saisonnière ». La prévalence de ce trouble se situerait entre 0,5% et 3% au sein de la population générale (plutôt autour de 2% à 3% au Canada), tandis qu’elle serait plus importante chez les personnes ayant un diagnostic de trouble dépressif ou de trouble bipolaire.
La luminothérapie: une option efficace
Que vous viviez des manifestations légères, modérées ou graves, sachez qu’il existe des solutions. Parmi celles-ci, il y en a des plus classiques, comme la consultation médicale et la prise de médicaments. La luminothérapie, est également reconnue comme étant une méthode pouvant être efficace pour atténuer les effets du trouble affectif saisonnier. Un article du détecteur de rumeurs dédié à la luminothérapie met en évidence deux conditions associées à son efficacité : a) le choix de la lampe (10 000 lux) et b) la durée quotidienne de la séance (30 minutes). Même si nous sommes convaincus de la pertinence de cette méthode : il faut toutefois savoir qu’elle n’est pas efficace pour tout le monde et que chez certaines personnes, elle est parfois associée à des effets indésirables passagers (nausées, irritabilité, maux de tête).
Des lampes disponibles pour vous!
Rendre disponible, de manière tout à fait gratuite, des options pour prendre soin de soi fait partie de la mission du Laboratoire vivant sur la santé mentale en milieu universitaire. En raison de l’efficacité avérée de la luminothérapie, en partenariat avec l’équipe de la bibliothèque et l’équipe des ressources humaines, nous avons procédé à l’acquisition de lampes répondant aux standards scientifiques. Comme vous le feriez pour un livre, vous pouvez dès maintenant emprunter une lampe, au comptoir de la bibliothèque. D’ici quelques semaines, des lampes à large spectre seront également installées dans différents espaces de travail de la bibliothèque, permettant ainsi des séances de luminothérapie collective ! On le sait, aller chercher de l’aide pour prendre soin de sa santé mentale, constitue encore aujourd’hui un enjeu majeur. En résultent de nombreux besoins non répondus et des situations susceptibles de s’aggraver !
Si vous vous sentez concerné·e par cet article, faites-vous un cadeau à la veille des fêtes, à vous, de vous, pour vous, et présentez-vous au comptoir de la bibliothèque !