Bonjour Camille, merci de nous permettre de mieux te connaître. Alors, pour commencer: qui es-tu?
Je m’appelle Camille Jutras Dupont, je suis orthopédagogue de formation et originaire de Chambly, une petite ville de la Montérégie, tout près de Montréal. Je suis une éternelle optimiste, une amoureuse du dépassement de soi et une témoin passionnée des marathons. C’est d’ailleurs un truc qui est assez original chez moi… Chaque fois que c’est possible, je m’installe au 38e kilomètre d’un marathon (un endroit critique où la tentation d’arrêter est souvent présente). Bien installée, jamais assise, j’encourage les coureuses et les coureurs jusqu’à ne plus avoir de voix et ne plus sentir mes mains tellement elles ont applaudi. C’est impressionnant toutes les émotions qu’on peut voir dans un tel évènement sportif : joie, enthousiasme, fierté, douleur, frustration, et j’en passe. La plus belle de ces émotions restera, pour moi, la ténacité ou la persévérance à se dépasser (parfois pour une banane 😉… les marathoniennes et marathoniens comprendront l’allusion).
Y a-t-il un lien entre cette passion et ce sur quoi tu travailles ?
J’aime croire que oui ! Je m’intéresse aux différents facteurs susceptibles d’influencer la réalisation d’une formation menant à l’exercice d’un métier spécialisé (par exemple, secrétaire) ou encore un métier semi-spécialisé (par exemple, aide-boulanger ou aide-boulangère). Parmi ces facteurs, on note la capacité à se réguler en cours d’apprentissage, la mobilisation de diverses stratégies cognitives et métacognitives ou encore le maintien de sa motivation. On peut donc faire un parallèle entre un marathon et une formation ; dans les deux cas, certaines embuches surgiront. Devant celles-ci, la motivation et la capacité à mobiliser ses ressources permettront à l’individu de persévérer et, parfois même, de se dépasser.
Comment ces intérêts de recherche se sont-ils développés ?
J’ai d’abord réalisé un baccalauréat en adaptation scolaire et sociale, puis une maitrise en éducation à l’Université du Québec à Montréal. Ces études m’ont amenée à travailler avec des élèves ayant des besoins particuliers au secondaire dans un premier temps, puis en formation professionnelle. J’ai carrément eu un coup de foudre pour ce secteur éducatif et les élèves aux profils variés qui le fréquentent. Lorsque j’ai décidé de m’inscrire au doctorat en éducation, choisir la formation professionnelle et ses élèves comme sujet d’étude s’est fait naturellement. Mes intérêts se sont ensuite précisés et développés au fil de mes différentes expériences de recherche.
Justement, quelle est ta plus belle expérience en recherche?
C’est difficile de n’en choisir qu’une seule alors je vais en nommer deux. D’abord, j’ai eu l’occasion de réaliser un stage doctoral en Suisse, un pays reconnu pour son chocolat, mais aussi (et surtout !) pour sa formation professionnelle initiale qui est empruntée par une grande proportion de jeunes. Cette expérience m’a permis de comparer nos systèmes éducatifs, d’accroitre mes compétences relatives à l’étude de la motivation et de m’initier au concept d’autorégulation des apprentissages. Ensuite, j’ai eu le bonheur d’intégrer un projet de recherche-action visant à soutenir la lecture en formation professionnelle. Cette expérience m’a permis de développer mes compétences sur la compréhension en lecture, un concept central dans ma thèse. Elle m’a aussi donné l’occasion de contribuer au développement d’un programme de soutien en lecture dédié spécifiquement aux élèves de la formation professionnelle (disponible juste ici). Enfin, j’ai également eu l’occasion de visiter plusieurs endroits au Québec pour former des équipes pédagogiques à ce programme.
En dehors du travail, qu’est-ce que tu fais?
Dans mes temps libres, j’adore regarder des séries et des documentaires, écouter des balados sur des crimes réels et faire des desserts (#passionbiscuit). Je m’occupe également de mes enfants poilus : une chienne arrivée de l’Espagne en pleine tempête d’hiver et un vieux chat avec de multiples pouces… trois sur chaque patte pour être plus précise. D’ailleurs, je me questionne toujours à savoir si ses ancêtres ont appartenu à Ernest Hemingway qui les collectionnait (les chats polydactyles… pas les pouces) ! Ceci m’amène donc à vous mentionner que je suis une adepte des faits divers et que je peux passer un nombre incalculable d’heures à simplement découvrir des faits insolites. Enfin, je suis également une passionnée des sorties gastronomiques et culturelles, tout comme des expéditions en plein air. Comme je viens de m’installer au Saguenay, je suis donc tout ouïe à vos recommandations. Quelles sorties devrais-je faire absolument réaliser dès cette année: restaurants, spectacles, randonnées…?