Correspondance: Bonjour Sorelle Audrey Kamkuimo, peux-tu nous dire en quelques mots : qui es-tu ?
Sorelle: Bonjour! Je suis professeure en théorie et pratique de la création de jeux vidéo 🙂. Je m’intéresse aux jeux vidéo, aux jeux sérieux et aux technologies immersives, comme la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la réalité mixte. J’adore repousser les limites des jeux vidéo, en leur donnant un but plus grand que le divertissement. Imaginer des mondes numériques, à l’échelle humaine où on apprend, on se forme, et on évolue tout en s’amusant — c’est là que la magie opère ✨ et je prends plaisir à explorer tout ça 😌!
Quel a été ton parcours universitaire pour en arriver là ?
Mon parcours universitaire a commencé avec le choix de l’informatique comme domaine de prédilection. J’ai d’abord effectué un baccalauréat en informatique, puis j’ai poursuivi avec une maîtrise en informatique orientée vers le génie logiciel, suivie d’un doctorat en informatique où j’ai étudié la réalité virtuelle, les jeux vidéo et les jeux sérieux. J’ai également effectué un post-doctorat en génie informatique et génie logiciel. Mais parallèlement à mon diplôme de baccalauréat, j’avais obtenu un diplôme en enseignement :j’avais donc démarré ma carrière comme enseignante d’informatique au secondaire.
Alors tu enseignes depuis plusieurs années déjà ?
Absolument, l’enseignement fait partie de ma vie depuis un bon moment ! J’ai commencé à enseigner en 2012, d’abord au secondaire comme enseignante d’informatique, puis en tant que chargée de cours à l’UQAC, et aujourd’hui je suis professeure à l’École NAD/UQAC et bien sûr l’enseignement fait partie de mes tâches. Ça fait un petit bout de chemin, et c’est toujours aussi passionnant 😀!
Tu es devenue professeure universitaire en quelle année?
Je suis devenue professeure en 2022. J’ai commencé au département d’informatique et de mathématiques de l’UQAC, département où j’ai effectué mon doctorat.
Ah oui! Tu es devenue prof dans le département où tu étais étudiante. Je connais quelques collègues qui ont eu cette trajectoire aussi. Vois-tu des enjeux particuliers à cela?
Il s’agit en fait de passer de l’autre côté du bureau 😄 !
C’est une transition assez cocasse ! Au début, j’étais partagée entre la confiance et l’appréhension. Confiance, car j’avais déjà enseigné ici et je connaissais certains membres du corps professoral, pour qui j’avais – et j’ai toujours – beaucoup d’admiration. En même temps, une petite voix intérieure me faisait craindre d’être encore perçue comme « l’étudiante Sorelle ». Cela me stressait un peu, je l’avoue.
Et finalement comment ça a été ?
Finalement, l’expérience a été extrêmement positive. Tout le monde a été bienveillant et mon intégration a été très naturelle 😊.
Et là, je crois que tu as vécu un nouveau changement ? En changeant non seulement de département, mais aussi de campus, c’est cela ?
Oui, exactement ! Je fais maintenant partie de l’équipe professorale du département de la création 3D et du design numérique de l’école NAD-UQAC, au nouveau campus de Sherbrooke.
Comment vis-tu ce nouveau changement ?
C’est à la fois excitant et un peu intimidant. Être la première professeure d’un nouveau campus, c’est comme ouvrir une nouvelle page d’une grande aventure. C’est un peu comme un saut dans l’inconnu; mais dans le cas présent, je dirais que j’ai un filet de sécurité pour mon saut car l’équipe du NAD-UQAC a été formidable avec moi depuis le début. J’ai même la chance d’avoir deux mentors qui m’accompagnent de près, donc je me sens vraiment bien entourée dans cette nouvelle phase de ma carrière. C’est un nouveau départ rempli de belles promesses 🚀!
Merveilleux. Tu ne crains pas les défis à ce que je vois. J’ai d’ailleurs une question sur ce sujet : quel est ou a été le plus grand défi de ta carrière ?
Mon parcours a été jalonné de divers défis, mais l’un d’entre eux a toujours été présent et semble être une constante pour l’avenir : l’exploration de nouveaux domaines d’application. À chaque étape de ma carrière, j’ai dû m’immerger dans des sujets très différents, qu’il s’agisse de comprendre le fonctionnement d’une entreprise pour leur proposer un nouveau logiciel, ou même d’étudier le trouble de stress post-traumatique pour proposer une thérapie basée sur la réalité virtuelle, ou encore étudier les véhicules aériens sans pilote afin de modéliser la connaissance situationnelle nécessaire à leur autonomisation. C’est un défi permanent, mais c’est aussi ce qui rend le volet recherche de mon travail stimulant.
Et face à ces défis récurrents, de quoi es-tu le plus fier dans ton travail ?
Je suis particulièrement fière de grandir, année après année, en tant qu’enseignante et chercheure.
Plus tôt, je disais que je suis titulaire d’un diplôme en enseignement. Ce choix initial de carrière n’est pas anodin. Il a été grandement inspiré par mes premiers mentors qui sont mes parents et qui sont tous deux enseignants, maintenant à la retraite. J’ai été élevée dans un environnement où l’éducation et la transmission des savoirs étaient des sujets à table. Alors, en tant qu’enseignante, j’essaie d’aborder mes responsabilités avec autant de passion, d’écoute et d’empathie que possible. Je m’efforce de rester attentive aux retours de mes étudiants et de mes collègues, car cela m’aide à m’améliorer constamment. En plus de ça, j’ai la chance de marier enseignement et recherche en explorant l’apprentissage humain à travers les jeux sérieux et les technologies immersives.
OK, je comprends que l’enseignement est au cœur de ta vie effectivement… Avec le recul, est-ce qu’il y a des choses que tu regrettes, ou que tu aurais faites différemment ?
Non, je n’ai aucun regret. Chaque expérience, chaque défi, qu’il soit réussi ou pas, m’a permis d’apprendre et d’évoluer. Parce que soyons honnêtes, même les échecs ont leur charme ! Mais au final, chaque étape me rapproche un peu plus de la meilleure version de moi-même !
En théorie, je suis d’accord avec toi terminant; en pratique, je manque de sagesse je pense! Bon, dernière question : quels sont tes rêves aujourd’hui ? Qu’aimerais-tu avoir réalisé dans 5 ans, qui te rendrait fière du travail accompli depuis aujourd’hui?
Déjà, le nouveau campus de l’école NAD-UQAC à Sherbrooke a pour mission principale de former les artistes techniques pour le jeu vidéo. Dans 5 ans, j’espère avoir contribué à en faire LE spot incontournable pour les futurs génies du Game art.
Côté recherche, j’espère obtenir les financements nécessaires à la poursuite de mes projets en cours. Et pourquoi pas, renforcer les collaborations académiques et industrielles, tant au niveau local qu’international, afin de mener des projets à fort impact dans mes domaines d’intérêt.
Eh bien, voilà, je pense qu’on a fait le tour… enfin presque : peux-tu nous résumer en quelques mots comment tu vois ta vie?
Oh! Quand même! Eh bien si je devais résumer, j’assimilerais mon aventure à un jeu vidéo 🎮. On commence au niveau 1, un peu perdu, mais avec beaucoup d’enthousiasme. Puis, à chaque étape, on apprend, on débloque des compétences, on fait des alliances stratégiques, et parfois, on se prend un mur (ça arrive !). Mais ce qui compte, c’est qu’on avance toujours.
Alors, que ce soit en classe, dans la recherche, ou à travers la croissance de ce nouveau campus, je suis prête pour la suite des niveaux ! Et si vous cherchez un ‘cheat code’ pour réussir… désolée, il n’y en a pas ! Juste une bonne dose de passion et d’aventure 🎮✨.
Belle analogie! Merci Sorelle pour ce partage!
Merci au journal! À bientôt pour la suite du jeu 😉!