Vincent Lecours, Professeur de géomatique appliquée au Département des sciences humaines et sociales
Le 20 septembre dernier avait lieu la Journée des sciences humaines et sociales de l’UQAC, une initiative du Comité de la recherche et de l’innovation (le CRI) du Département des sciences humaines et sociales (DSHS) soutenue par l’ensemble des collègues du département. Ce fut une opportunité de réunir la communauté universitaire et certains de nos partenaires externes autour des questions et enjeux mis de l’avant par nos disciplines certes diverses, mais plus souvent qu’autrement liées. Fort du succès de l’événement, nous espérons le reconduire annuellement.
Le CRI a comme mission 1) de contribuer à la valorisation de la recherche et de la vie scientifique du DSHS, 2) de favoriser une culture de collaboration, et de mise en valeur et de promotion de la recherche scientifique, des transferts de connaissance et des plans d’intervention mis en place au DSHS, 3) d’appuyer la mobilisation des connaissances, et 4) de stimuler l’intérêt des personnes étudiantes du DSHS et de l’UQAC envers la recherche et la poursuite de leur formation aux cycles supérieurs. Lors d’une de nos rencontres en 2023, et tout en gardant cette mission en tête, nous nous sommes donnés comme mandat « d’écouter » notre département. Pendant quelques mois, nous avons compilé des notes sur des problématiques entendues dans les corridors, soulevées en assemblée départementale, ou partagées en classe par les personnes étudiantes. Ces problématiques sont devenues nos motivations pour pousser plus loin notre réflexion sur comment enligner notre mandat dans le futur.
Plusieurs enjeux ont été soulevés, le principal étant le manque de connaissances sur notre travail collectif, et ce à plusieurs niveaux. En effet, nous avons noté un manque de connaissances de la population générale sur ce que sont les sciences humaines et sociales; au niveau institutionnel sur ce qui se fait au DSHS; au sein même du DSHS sur les travaux de nos collègues; et au niveau des personnes étudiantes au premier cycle sur leurs possibilités futures dans les domaines des sciences humaines et sociales (ex : carrière, études aux cycles supérieurs, collaborations, stages). D’autres enjeux étaient plus concrets, comme par exemple la difficulté du corps professoral de recruter des personnes assistantes de recherche, le manque d’opportunités pour notre corps étudiant et nos stagiaires de construire leur curriculum vitae avec des présentations et des prix de présentation et de recevoir une rétroaction constructive sur leurs travaux de recherche et leurs compétences de présentation; le peu d’opportunités pour reconnaître les accomplissements de nos collègues et pour développer des idées pour des projets interdisciplinaires et intersectoriels; et aussi le fait qu’il est difficile de regrouper toutes les personnes inscrites dans nos programmes en même temps, par exemple pour accueillir et faciliter l’intégration des nouvelles personnes inscrites, parce que notre corps étudiant est dispersé géographiquement et disciplinairement. Cela a comme résultat de limiter le sentiment de cohorte et d’appartenance qui peut être très important pour une expérience universitaire positive. Bref, nous avions un nombre considérable d’enjeux à examiner.
C’est lors d’une de nos journées de lac-à-l’épaule à la forêt d’enseignement Simoncouche que nous avons réfléchi à ces enjeux. Plusieurs d’entre nous avons des expériences dans d’autres universités, et en discutant, nous avons réalisé que plusieurs des départements par lesquels nous étions passés avaient au moins une journée par année où tout le monde se regroupait, que ce soit pour faire un lac-à-l’épaule, une formation, le point sur l’état du département, ou des présentations scientifiques ou formatrices. C’est ce qui nous a mené à imaginer la Journée des sciences humaines et sociales, qui est rapidement devenu un projet fédérateur au DSHS lorsque l’idée fut présentée à l’ensemble du corps professoral.
L’idée est relativement simple mais efficace : offrir aux stagiaires, étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs, et personnes auxiliaires ou professionnelles de recherche du DSHS une opportunité de présenter leurs travaux dans un environnement sécuritaire et positif, en échange d’une rétroaction constructive par des membres du corps professoral. Bien que les membres du corps professoral n’aient pas été invités à présenter, le travail des équipes de recherche, de création, d’innovation, et d’intervention qu’ils mènent sont tout de même mis de de l’avant. En invitant la communauté universitaire, nos partenaires, et les médias locaux, entre autres, nous avons réussi à mettre en lumière les sciences humaines et sociales et notre travail collectif. Entendre la marraine de l’événement, Marie-France Bazzo, le recteur et la doyenne de la recherche, de la création et de l’innovation de l’UQAC rappeler l’importance des sciences humaines et sociales dans la société contemporaine et pour l’UQAC fut sans doute très encourageant pour nos étudiantes et étudiants qui se lancent dans une carrière en travail social, éthique, anthropologie, science politique, géographie, histoire, sociologie, intervention plein air, philosophie, sciences religieuses, archéologie, coopération internationale, ou développement régional et territorial.
Aussi, les mots me manquent pour décrire l’impact qu’a eu l’un des points forts de la journée, qui était le panel de discussion multidisciplinaire regroupant des membres du corps professoral du DSHS, sur les personnes participantes. Je vous laisse juger par vous-même puisque vous avez l’opportunité de lire, dans ce numéro de Correspondance, un compte-rendu verbatim de la discussion.
Le bilan de l’événement est extrêmement positif. Nous avons presque doublé notre objectif de personnes participantes, n’avons reçu que des commentaires enthousiastes à la suite de la journée, et nous avons pu remettre un prix pour la qualité de leur présentation à trois personnes étudiantes représentant la diversité de nos programmes de recherche, de création, d’innovation, et d’intervention durant le 5 à 7 de fin de journée. Forts de notre expérience de cette année, nous comptons amener la Journée des sciences humaines et sociales plus loin l’an prochain. Premièrement, nous aimerions inclure des personnes étudiantes dans le comité organisateur, encore une fois dans l’optique de les aider à construire leur curriculum vitae – dans les services aux collectivités, dans ce cas-ci. Ensuite, nous aimerions organiser une conférence dans un lieu public de la ville pour mieux rejoindre la population générale et la conscientiser aux réalités contemporaines que les disciplines des sciences humaines et sociales contribuent activement à circonscrire, étudier et comprendre. Cela permettra de renforcer l’ancrage de l’UQAC et du DSHS dans la communauté.
Pour conclure, je vous invite à consulter les mots de bienvenue ainsi que les communications soumises pour la journée dans le programme qui a été publié, et la couverture médiatique de l’événement dans Le Quotidien et à l’émission de radio « Place Publique ».
Au plaisir de vous retrouver à l’édition 2025 de la Journée des sciences humaines et sociales!