Une heure avec le Breakfast Club : les nouveaux et nouvelles profs de l’UQAC tissent des liens autour de la table

Jacques Cherblanc, pour Correspondance

Si vous avez déjà vu le film culte The Breakfast Club, vous vous souvenez sûrement de l’image de ces cinq jeunes réunis un samedi matin de mars 1984, partageant leurs expériences dans une salle de retenue. Ce même esprit de camaraderie a été ressuscité à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) par un groupe de professeurs récemment embauchés. Le rédacteur en chef de Correspondance a passé une heure avec eux lors de l’un de leurs dîners, pour mieux comprendre en quoi ce club facilite leur intégration à l’UQAC.

Surnommé le « Breakfast Club », en clin d’œil au film sorti il y a près de quatre décennies, ce groupe s’en distingue tout de même par bien des aspects : les membres n’y sont pas en retenue mais y participent de leur plein gré et avec plaisir, ils ne passent pas leur temps à se quereller (quoique!) et personne ne les a (encore) vu fumer de la marijuana… Le Breakfast club de l’UQAC est composé principalement de profs embauchés en 2023 tels que Damien Brun du département d’informatique et mathématique (DIM), Isabelle Gaudet du département des sciences de la santé (DSS), Maxime Claprood du département des sciences appliquées (DSA), Arnaud Montreuil du département des sciences humaines et sociales (DSHS), Pascal E. Fortin (DIM), Hamdi Ben Abdessalem (DIM), Jérémie Beaudin (DSS), et Sorelle Audrey Kamkuimo (DIM).

Correspondance s’est amusé à remplacer le visage des acteurs et actrices du film par celui de certains membres du Breakfast club de l’UQAC: reconnaissez-vous nos collègues sur la photo coiffant cet article?

Communauté très ouverte, le Breakfast Club accueille aussi d’autres profs, embauchés de plus longue date. Sans carte de membre et dans le plaisir, ce club est un lieu où l’échange professionnel et personnel s’entrelace de façon organique. 

Tout est parti des journées d’accueil

L’idée de ce groupe a germé lors des cinq jours de formation initiale organisés par l’UQAC. C’est là que ces professeurs se sont rencontrés, ont tissé des liens et ont réalisé qu’ils avaient une connexion naturelle. Après cette première expérience, Damien Brun a eu l’initiative d’envoyer un courriel, proposant de poursuivre ces échanges. Ainsi est né le « Breakfast Club », avec pour rituel régulier un dîner partagé entre ceux qui peuvent s’y joindre.

Les retombées de cette initiative sont multiples, s’étendant même à la sphère de la recherche. Un projet intersectoriel entre le DSHS et le DIM a ainsi vu le jour, fruit de cette proximité qui permet aux idées de germer de façon informelle. Cette atmosphère détendue est précieuse dans un environnement académique où les formalités peuvent parfois étouffer la créativité.

Mais le Breakfast Club ne se limite pas à des déjeuners entre collègues. Les membres participent également à des activités sportives ensemble, renforçant ainsi les liens hors des murs de l’université. Cette diversité de départements représentés ajoute une richesse supplémentaire à ces échanges, offrant ainsi des perspectives variées.

Une affiche originale du film The Breakfast Club

Des initiatives à partager

En échangeant entre collègues, on peut ventiler sur les irritants et on peut aussi découvrir que dans chaque département, des initiatives spécifiques ont été mises en place pour faciliter l’intégration des nouveaux professeurs. Au DIM, par exemple, l’accueil est chaleureux et pratique. Dès leur arrivée, les nouveaux professeurs sont pris en charge de manière concrète, allant jusqu’à être accueillis à la sortie du bus par les directeurs de programme. Cette attention personnalisée ne s’arrête pas là ; chaque nouveau professeur se voit attribuer un mentor pour l’accompagner à toutes les étapes de son intégration. Et au-delà, toute l’équipe de professeurs se mobilise pour répondre aux besoins des nouveaux venus, anticipant leurs besoins et offrant un soutien précieux. À noter que des fonds de recherches supplémentaires sont également accordés aux nouvelles personnes embauchées. Cette approche organique et bienveillante crée un environnement propice à l’épanouissement professionnel et personnel.

De manière similaire, au DSA, le processus d’intégration est marqué par un protocole formel, mais non moins accueillant. Chaque nouveau professeur se voit attribuer un mentor pour la recherche et un mentor pour l’enseignement, offrant ainsi un soutien ciblé dans les deux principales sphères de leur travail. De plus, un plan d’intégration rédigé par le directeur de département est remis à chaque nouveau professeur, détaillant les attentes pour chaque année à venir. Cette approche transparente et structurée permet aux nouveaux professeurs de se familiariser rapidement avec les attentes de leur département et de planifier leur développement professionnel de manière efficace.

Des défis communs

Dans certains départements, les nouveaux professeurs rencontrent des défis particuliers liés à leur intégration. Bien que l’accueil soit généralement cordial, le manque de formalisme peut parfois rendre difficile la compréhension des attentes et des processus spécifiques. De plus, l’absence de mentorat désigné peut laisser les nouveaux venus se sentir démunis face à la complexité des tâches administratives et académiques. À l’inverse, il y a parfois peu d’affinités effectives entre le mentor désigné et le nouveau professeur : laisser plus de latitude dans le choix de la personne par qui l’on sera accompagné peut être favorable. Parfois, l’isolement géographique (autre campus ou pavillon éloigné) ou organisationnel (réunions par Zoom ou Teams) peut également représenter un obstacle, limitant les interactions avec les collègues et rendant difficile l’accès aux ressources disponibles. Malgré ces défis, les nouveaux professeurs trouvent souvent du soutien informel auprès de leurs pairs et des membres du personnel administratif, ce qui contribue à atténuer les difficultés rencontrées et à favoriser leur intégration progressive dans la communauté universitaire.

Des défis externes viennent également ponctuer le quotidien de ces collègues. Le manque de places en garderie pour les enfants des nouveaux professeurs, par exemple, crée des difficultés pour concilier vie professionnelle et vie familiale. De même, le manque de soutien pour trouver un logement ou un emploi pour le conjoint ou la conjointe peut s’avérer contraignant. À l’image de certaines entreprises privées ou du CIUSSS, l’UQAC pourrait certainement proposer des services pour aider ces jeunes et leur famille à demeurer dans la région et dans nos murs, une fois leur embauche réalisée.

Malgré ces obstacles, le Breakfast Club continue de briser les barrières et de cultiver un esprit de camaraderie au sein de l’UQAC. En partageant repas, idées et expériences, ces nouveaux professeurs tissent des liens précieux qui contribuent à enrichir la vie universitaire et professionnelle de chacun et de notre communauté. Et qui sait, peut-être que d’autres initiatives inspirées du grand écran verront bientôt le jour dans les couloirs de notre université.

La Correspondance

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