Un programme d’ergonomie au travail à l’UQAC: Poisson d’avril !

Christiane Bergeron-Leclerc, professeure de travail social au Département des sciences humaines et sociales
Martin Lavallière
, professeur de kinésiologie au Département des sciences de la santé
Samuel Julien, étudiant à la maîtrise en gestion des organisations au Département des sciences économiques et administratives

La semaine dernière a été difficile pour Christiane. La COVID-19 s’est invitée dans sa famille : au moment d’écrire ces lignes, elle était la seule à ne pas être contaminée ! Combinant travail, soins familiaux et inquiétudes, elle a terminé sa semaine passablement épuisée !

Le 1er avril, alors qu’elle lisait ses courriels, l’un d’eux a attiré son attention de par son titre inspirant : « Ergonomie en télétravail ». Elle était heureuse de lire ce courriel nous annonçant la mise en place d’une équipe dédiée à l’ergonomie. Elle allait enfin avoir un poste de travail à la maison adapté à ses besoins ! Cela faisait écho à des données amassées par son équipe du projet ImpactCovid à propos des douleurs générées par la pandémie et les résultats de Samuel qui a sondé les employé·es et étudiant·es ici même à l’UQAC face à leurs intérêts pour de tels programmes. Elle y voyait également un lien avec des discussions positives à propos de l’ergonomie en milieu de travail qu’elle a récemment eu, avec le recteur de l’UQAC, dans le cadre d’un projet mené avec MAtv, en plus de projets pilotes qui sont déjà en cours portant justement sur les suivis en ergonomie des employé.es de l’UQAC. Cet enthousiasme l’a amené à vouloir en savoir plus : c’est alors qu’elle a compris qu’elle était tombée dans le piège. Comme plusieurs d’entre vous, elle s’est fait « hameçonner » comme on peut le voir sur l’image ici-bas !

Se faire prendre par un courriel frauduleux est une chose ! Et nous présumons que le propre des stratégies éducatives à propos des enjeux de cybersécurité est de rendre le tout réel, afin que les « poissons mordent à l’hameçon ».

Ce courriel nous interpelle toutefois d’un point de vue éthique et c’est ce qui nous amène à écrire ce texte aujourd’hui. Ce courriel a généré de faux espoirs dans le contexte où la santé physique et mentale des employé·es de l’UQAC est déjà fragilisée par la pandémie. Pour preuve, dans l’heure qui a suivi la transmission de ce courriel, cinq personnes sont allées voir Martin pour en savoir plus sur ce projet institutionnel pour lequel ils ont un manifesté un très vif intérêt et un besoin réel ! Les employé·es de l’UQAC souhaitent des investissements afin que des mesures et des incitatifs favorisant la santé et le mieux-être en milieu de travail soient mis en place. Notamment, dans une étude récente menée par Julien et coll. (2022), 67,6% des personnes sondées ont mentionné leur intérêt envers « un programme d’aménagement et d’ajustement sur mesure du poste de travail ».

Malgré tout, nous demeurons optimistes ! Nous espérons que dans un futur proche, un vrai courriel nous annonçant des mesures de promotion et de prévention de la santé globale en milieu de travail verra le jour !

Profitons de cet hameçonnage collectif afin de remettre à l’avant cette priorité : la santé individuelle et collective de notre communauté. Au-delà des tâches professorales qui nous incombent (enseignement, recherche et services à la collectivité que nous connaissons tous), il est en fait impossible de réaliser celles-ci adéquatement sans prendre soin de notre santé physique et mentale ! Repensons nos façons de travailler, nos façons de faire et nos espaces à l’intérieur desquels le travail et nos interactions s’insèrent.

À l’image des collègues et étudiant·es qui ont marché ensemble ce même vendredi pour la planète, prenons le temps de discuter de nos besoins et des solutions possibles afin que la santé de toutes et tous soit au cœur de nos réflexions, nos discussions, et surtout, de nos actions.

Cette réappropriation des espaces individuels et collectifs n’est pas seulement un exercice architectural et d’ergonomie, c’est une remise en avant-plan de l’importance de notre santé de façon durable au sein de notre milieu universitaire.

Bonne santé !

La Correspondance

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