La recherche: qu’est-ce qu’on y trouve?

Dessin de couverture par Benoît Melançon, professeur à l’École NAD / UQAC

Sommaire

Éditorial

Poursuivant sa série de numéros spéciaux sur les différentes dimensions du travail professoral, Correspondance présente ici les analyses et réflexions d’une quinzaine de professeures ou professeurs de l’UQAC sur le foisonnant thème de la recherche en milieu universitaire.

La recherche est sans doute l’une des dimensions les plus valorisées du travail universitaire, celle qui permet à tout membre du corps professoral de faire la une des communiqués institutionnels, des médias locaux, nationaux voire internationaux. Et à juste titre! Nos recherches contribuent indiscutablement à l’art, la littérature, la qualité de vie, la santé, l’enseignement, le développement, la coopération, la compréhension de notre monde et de notre environnement… La recherche est aussi ce qui nourrit nos enseignements grâce au transfert direct des nouvelles découvertes réalisées dans les différents champs d’expertise que nous explorons. Les recherches enrichissent également le service aux collectivités, mobilisant les connaissances dans l’action citoyenne ou partenariale, permettant par le fait même à l’Université de jouer son rôle de moteur régional… Bref, la recherche, c’est merveilleux.
N’est-ce pas?

Le Littré nous apprend que, étymologiquement, « rechercher » est composé du préfixe re (qui peut notamment indiquer la répétition ou le retour à un état précédent) et du verbe chercher, issu du latin « circare » (faire le tour) qui nous a également donné cercle et… cirque(!). Le sens premier est donc de parcourir de long en large un espace pour trouver quelque chose… chose que l’on désire trouver. D’où l’aspect quelque peu circulaire (et parfois circassien!) du processus. Circularité qui se retrouve autant dans la démarche scientifique (chaque découverte entraîne bien plus de questions qu’elle n’en a résolu) que littéraire ou artistique (la véritable création implique la destruction de ce qui précède).

Le travail de recherche, qui consiste donc à chercher – et qui plus est à re-chercher – peut nous conduire à tourner et retourner les pages ou les objets, à passer et repasser sans cesse sur les mêmes échantillons, les mêmes idées, les mêmes artefacts, les mêmes œuvres, etc. dans le but d’y trouver quelque chose qui aurait jusque là échappé aux autres et à soi-même: une relation, un sens, une corrélation, une idée, une molécule, etc. Bref: quelque chose qui confirme que l’on avait raison de chercher! Tout de même (à la différence de notre conjoint.e lorsqu’il ou elle cherche ses clefs ou son téléphone!), la recherche universitaire (elle!) suit une méthode. Cette méthode peut permettre à d’autres personnes d’éventuellement suivre à nouveau le même trajet pour en arriver au même résultat. D’ailleurs, certaines personnes font des recherches sur cela – la méthode – avec vraisemblablement, elles-aussi, une méthode. Ce qui peut donner le vertige, avouons-le.

La recherche est donc affaire de désir, de répétition, de circularité et de méthode, voire parfois d’obsession. Ces caractéristiques ont d’ailleurs inspiré bon nombre d’auteurs et d’autrices, pour créer des personnages de « savant fou ». Il est en effet utile de se rappeler que la recherche est faite par des humains, avec des désirs parfois immoraux, des méthodes parfois critiquables et des motivations qui peuvent être assez éloignées de l’altruisme et du désintéressement. Aussi, parfois, la course aux subventions, aux publications et à la reconnaissance par les pairs peut avoir l’air un peu troublante et déroutant, vue de l’extérieur… Ce qui nous ramène au cirque!

Avouons que le monde de la recherche peut être aussi bien fascinant que… décourageant. La différence entre les deux: du soutien et de la reconnaissance. C’est d’ailleurs ce qui transparaît de la plupart des témoignages et analyses que nos collègues proposent dans les textes qui composent ce numéro.

Au sommaire

athlete athletic baseball boy

Trucs de pro pour vos demandes de subvention

Stéphane Allaire, Nadia Cody, Sandra Coulombe, Jacinthe Dion, Myriam Ertz, Sara Séguin et Hélène Vézina


graduate with papers and laptop excited about getting job

Commun le CV? Pas tant que ça!

Christiane Bergeron-Leclerc, professeure au Département des sciences humaines et sociales


low angle shot of silos

« Briser les trois silo-tudes (solitudes) universitaires »

Martin Lavalllière, professeure au Département des sciences humaines et sociales


an elderly woman reading a letter

L’évaluation par les pairs: de la douleur à l’acceptation

Stéphane Allaire, professeur au Département des sciences de l’éducation


interracial group of people discussing at the table

Une recherche engagée au service des communautés

Marie Fall, professeure au Département des sciences humaines et sociales


photo of senior adult in black academic dress

Devenir chercheur boursier ou chercheure boursière: ça change pas le monde sauf que…

Élise Duchesne et Louis-David Beaulieu, professeur.es au Département des sciences de la santé


thoughtful ethnic man reading book in library in daytime

Faire de la recherche à la retraite… Est-ce vraiment possible?

Daniel Audet et Pierre Cousineau, professeurs au Département des sciences appliquées


Ces articles montrent bien que malgré nos ancrages disciplinaires et départementaux différents, nous avons beaucoup en commun: les correspondances sont nombreuses entre les expériences individuelles. En prendre conscience remplit une bonne part de la mission de ce journal. L’équipe éditoriale remercie donc chaleureusement les auteur.es d’avoir répondu à notre appel de contribution pour ce numéro spécial.

Jacques Cherblanc
Rédacteur en chef